HAYOUN KWON

Hayoun KWON

Du 10 au 15 juin 2024

En écho au Festival International du Film d’Animation, imagespassages présente une sélection de films de l’artiste Hayoun KWON.

Née en 1981 à Séoul, Hayoun Kwon vit entre la France et la Corée du Sud. Elle travaille à la reconstruction d’histoires collectives ou d’expériences individuelles et crée des nouvelles fictions prenant la forme d’animation 3D, d’œuvres de VR ou d’installations sonores. Hayoun Kwon s’interroge sur ce qui est transmis du passé, ce qui fait trace, tombe dans l’ignorance, ce qui est reconstitué du souvenir. Ces questions l’amènent à analyser les mécanismes de la fiction, de la mise en scène, de l’artifice, de la relation regardeur-regardé. Ses vidéos, où le son fonctionne souvent comme la marque d’une présence dans l’absence, photographies, maquettes, installations employant la réalité virtuelle, pointent la confusion calculée ou involontaire entre fait et rêve, témoignage fidèle et interprétation fantasmée.

Son travail a notamment été montré dans le cadre des festivals Cinéma du Réel au Centre Pompidou (Paris) en 2014 et Doc Fortnight au MoMA (New York) en février 2017. Lauréate du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo en 2015, Hayoun Kwon a également reçu le premier prix du 62e International Short Film Festival (Oberhausen, Allemagne, 2016), le Arte Creative Newcomer Award lors de l’European Media Art Festival (Osnabrück, Allemagne, 2014) et le Prix Jeune Création en 2012. Diplômée du Fresnoy en 2011, elle est aujourd’hui représentée par la Galerie Sator, à Paris.

PROGRAMME PROJETÉ EN CONTINU

L’oiseleuse, 2017

À travers le souvenir que Daniel, ancien professeur de dessin, lui a rapporté un jour, Hayoun Kwon propose une entrée dans le monde imaginaire d’une mystérieuse femme surnommée « l’Oiseleuse ». Hayoun Kwon développe un travail autour de la narration à travers la mise en scène d’histoires qui lui ont été confiées, de situations qu’elle a vécues ou imaginées. Explorant les possibilités offertes par les nouvelles technologies pour jouer de la confusion entre souvenirs réels et actions rêvées,  elle interroge ce qui est transmis, ce qui fait trace ou sombre dans l’oubli.

Manque de preuves, 2011

Fascinée par la reconstruction de la mémoire, Kwon Hayoun livre un documentaire prenant sur les épreuves d’un exilé nigérien en France. Victime d’une persécution et de tentatives parricides à cause du fait qu’il est né jumeau (phénomène soit vénéré soit condamné dans le pays qui ironiquement affiche le taux le plus élevé de la gémellité), Oscar a fui le Nigeria pour le sol français, où sa demande d’asile est restée sans réponse pour manque de preuves tangibles. En s’intéressant à cette histoire personnelle, la réalisatrice, elle même immigrée coréenne, pose la question fondamentale liée au genre documentaire, celle de la distinction entre la vérité historique et la vérité narrative, entre le fait réel et la discours rapporté.

Village modèle, 2014

Librement inspirée par le village de propagande nord-coréen, Kijong-dong, Hayoun Kwon révèle un lieu décor et nous plonge dans la fiction, accomplissant son voyage par procuration. Le film témoigne de ce village fantôme dans son véritable état : un mécanisme de fiction. La réalité d’une frontière face à sa mise en scène. Un village inatteignable autrement que par l’imagination.

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